Semaine BEST (Bénévolat-Exploration-Stage-Travail)
Séminaire du Sacré-Cœur
Dans ses conclusions, la commission Parent recommandait de permettre aux élèves de découvrir différents métiers et différentes professions. Depuis, cet aspect de l’éducation a pris différentes formes dans les écoles, évoluant au gré des différents programmes du ministère de l’Éducation (MEQ). De nos jours, ce sont les contenus en orientation scolaire et professionnelle (COSP) qui doivent sensibiliser les jeunes à l’importance de leur orientation professionnelle et les outiller pour faire des choix judicieux. Les enseignants doivent aborder ces contenus sous l’angle de l’orientation et de l’entrepreneuriat, l’un des domaines généraux de formation. Or, malgré les bonnes intentions, les COSP ne produisent pas vraiment les effets escomptés. À moins d’avoir été orienteurs, les enseignants ne se sentent pas toujours à l’aise pour enseigner les contenus en question et finissent par avoir le sentiment que l’on pellette des responsabilités dans leur cour. Schleicher (2019), dans Quelle école pour demain, résume bien toute la complexité des attentes à l’endroit des enseignants « En ajoutant la responsabilité aux enseignants de théoriser le rôle d’un futur citoyen, l’élève se trouve spectateur d’une œuvre où il devrait en jouer le rôle principal. » Trop souvent, les COSP finissent donc par être perçus par les écoles comme une épine dans le pied dont il faut se débarrasser au détriment des élèves.
Pour se sortir de l’impasse soulevée par Scheicher, le Séminaire du Sacré-Cœur (SSC) a donc mis sur pied la semaine BEST (bénévolat, exploration, stage et travail) qui se déroule dans la semaine suivant le congé de Pâques. Cette dernière permet à l’élève de jouer le « rôle principal » dans son orientation scolaire et professionnelle.
Lors de cette semaine, les cours réguliers sont levés et les élèves doivent réaliser un projet de bénévolat, une activité d’exploration ou s’investir dans un stage en milieu de travail. Dans les semaines qui précèdent la semaine BEST, les élèves réalisent des activités en lien avec les COSP et ils découvrent leurs habiletés et leurs intérêts professionnels. Ensuite, les élèves doivent chercher des milieux prêts à les accueillir. Lors des journées de la semaine BEST, les élèves sont supervisés et évalués par les personnes-ressources des milieux qu’ils ont choisis. Dans leur compte rendu, les élèves doivent présenter les prérequis nécessaires pour exercer les professions des personnes rencontrées, les lieux de formation possibles et se positionner sur l’appréciation de la profession observée ou expérimentée. Autrement dit, l’élève planifie et réalise sa semaine en fonction de ses besoins, de ses réalités et de ses intérêts. De retour à l’école, les élèves vivent des situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) interdisciplinaires qui ont toutes comme élément déclencheur la semaine BEST. En préparation des SAÉ, les situations d’apprentissage (SA) de l’an passé sont de bons exemples de l’originalité de ce projet. Par exemple, les élèves de la 2e secondaire ont dû simuler une entrevue d’embauche en anglais dans un domaine exploré lors de la semaine BEST. Les élèves de la 4e secondaire ont fait des analyses scientifiques de leur choix de carrière et ceux de la 5e secondaire ont dû résoudre des situations problèmes où le salaire d’un métier qu’ils avaient choisi était l’un des principaux paramètres.
Nous en sommes seulement à l’an deux de la semaine BEST et, déjà, on constate plusieurs résultats très positifs. Tout d’abord, les élèves ont hâte à la semaine BEST. Ce n’est pas rien, car on connait le rôle central que joue la motivation dans la réussite scolaire. Ensuite, les enseignants se sentent libérés d’un fardeau même s’ils sont toujours impliqués dans le projet. Enfin, en réinvestissant le vécu de la semaine BEST dans des SAÉ, on vient consolider les apprentissages des élèves.
Un tel projet serait impossible à réaliser sans la mobilisation de l’équipe-école, des élèves, des parents, des entreprises et des différents organismes de la région. En plus de vivre cette expérience immersive, des élèves se sont fait offrir des emplois, des formations payées et plus encore.
Finalement, la toile créée par la mobilisation de tous et le réseautage qui en découle engendrent des retombées qui excèdent largement le cadre strict de l’enseignement des COSP. Voir nos élèves s’impliquer et rayonner dans la communauté est ainsi une grande source de fierté pour notre école.