Un voyage immersif et innovant dans le Bas-St-Laurent
Collège François-de-Laval
Au Collège François-de-Laval, une école urbaine située dans le Vieux-Québec, une enseignante passionnée par la nature et la géographie a trouvé une belle manière d’intéresser ses élèves à la nature et à ses spécificités.
Marie Anne Carbonneau, l’initiatrice de ce voyage, savait que pour véritablement éveiller les consciences et susciter l’amour de la nature chez ses élèves, il fallait les faire sortir de leur zone de confort. L’idée était simple, mais ambitieuse : emmener ses 40 élèves de 1re secondaire dans un voyage unique, loin du tumulte de la ville, pour leur faire découvrir la nature dans toute sa diversité, tout en renforçant leurs connaissances sur des thèmes étudiés en classe.
Le projet a germé dans son esprit lorsqu’elle a constaté que beaucoup de ses élèves n’avaient jamais eu l’occasion de s’éloigner des environnements urbains. Elle voulait leur offrir une expérience différente, une expérience qu’ils n’auraient probablement pas vécue avec leur famille : un voyage scolaire axé sur les sciences, l’histoire et la géographie, en lien direct avec les thématiques abordées en classe.
Le but de cette excursion était de les confronter à des territoires protégés, des formations géologiques impressionnantes et à des lieux historiques marquants, comme Grosse-Île, par exemple. En leur permettant de voir par eux-mêmes les éléments qu’ils avaient appris en théorie, la professeure souhaitait que ses élèves saisissent mieux les enjeux environnementaux et humains liés à ces lieux.
Ainsi, le projet a pris forme. Pour que les élèves soient réellement impliqués, il fallait des activités dynamiques. Marie Anne a donc déniché un parcours d’hébertisme et a organisé un atelier pratique sur les berges. Les voyageurs ont pu s’adonner à une randonnée guidée au Parc national du Bic et en comprendre l’origine, être témoin des effets de l’érosion, prendre conscience des couches stratigraphiques et vivre des activités physiques en plein air qui les amèneraient à réfléchir tout en se divertissant.
En même temps que leur apprentissage, le groupe a également amassé les déchets qui longeaient les berges en laissant le territoire plus propre qu’avant leur arrivée. Accompagnés par la technicienne en travail social lors de ce voyage, les élèves ont également été mis au défi de vivre ce projet sans leur téléphone cellulaire, à l’exception de quelques moments pour les capturer.
Ces activités, loin de la routine scolaire habituelle, sortaient du cadre traditionnel des voyages scolaires et familiaux et répondaient à l’objectif principal du projet.
Ce voyage, qui ne prévoyait pas d’évaluation formelle à la fin, misait sur l’expérience elle-même pour marquer positivement les élèves. En revanche, l’initiatrice du voyage savait pertinemment que cette immersion dans la nature serait le point de départ d’un attachement profond à celle-ci.
Pour Marie Anne, c’était la meilleure manière d’inciter les jeunes à en prendre soin : en leur faisant aimer la nature d’abord, puis en leur donnant les clés pour comprendre ses enjeux.
Une fois le voyage achevé, les résultats furent évidents. Les élèves étaient ravis, ils avaient vécu une expérience marquante et enrichissante et l’enseignante en était convaincue : ce projet devait continuer. Il était unique, à la croisée des sciences, de l’histoire et de la géographie, et, fait rare, c’était le seul voyage scolaire de ce genre dans toute l’école et dans la région! À la suite de leur expérience, certains participantes et participants conscientisés se sont impliqués dans le comité environnement de l’école.
D’ailleurs, la participation de Marie Anne au congrès de la Fédération des enseignants de sciences du Québec a suscité l’intérêt des participants et a même été citée en exemple comme une expérience innovante et locale. Des professeurs d’autres établissements désirent même mettre en place ce genre de projet dans leur milieu!
Cette année, le projet a été reconduit avec 56 élèves cette fois! Et l’histoire ne fait que commencer…