Semer l’avenir
École Vanguard
Située dans le quartier Saint-Laurent à Montréal, l’École Vanguard accueille des élèves qui doivent composer avec des difficultés graves d’apprentissage, un retard scolaire important et des troubles associés ou spécifiques, entre autres, langage, déficit de l’attention, hyperactivité, dyslexie, dysorthographie, déficience motrice légère, dyspraxie, syndromes divers et fragilité émotive.
Objectif
Quand nous avons déménagé à notre nouveau campus à Ville Saint-Laurent, nous nous sommes retrouvés dans un bel édifice, mais aussi dans un quartier dépourvu de parcs et de jardins. Nos élèves souhaitaient créer un potager pour encourager les jeunes qui ont envie de manger local et plus sainement. L’occasion de prouver qu’il était possible de faire un jardin n’importe où. Leur objectif était également également cultiver pour donner aux cuisines communautaires.
Le défi: bien avant notre arrivée, depuis plusieurs années, le bâtiment n’avait plus d’occupant. Le sol était rocheux, mince et pauvre en minéraux à plusieurs endroits. Par contre, les mauvaises herbes et les marmottes creusaient le campus. Puisque nous voulions vivre en harmonie avec nos voisins velus, nous avions décidé de nous procurer une serre pour notre potager. L’objectif était d’embellir et nourrir le terrain à l’extérieur de la serre en semant des fleurs qui attirent des pollinisateurs comme des abeilles, des papillons et des colibris, qui, à leur tour, encouragent d’autres plantes à pousser.
De cette façon, nous avions fait notre part pour appuyer le programme de verdissement et de Monarch Waystation de Ville Saint-Laurent, un projet qui fournit aux papillons monarques, une espèce en péril au Canada, les ressources nécessaires à leur reproduction et à leur migration. L’endroit où nous souhaitions planter les fleurs avait un sol si mince qu’un des membres de notre équipe d’entretien, Jasmin Guy, nous a apporté de la terre noire de la campagne pour y compenser et nous avons aussi enrichi le sol avec des coquilles d’œufs et des peaux de bananes – matériel qui rajoute des minéraux au sol.
Description
Le projet d’une serre a été lancé en 2015 par un comité étudiant d’action sociale et environnementale géré par Mme Handiak, enseignante de sciences sociales. Des démarches avaient étaient faites pour demander une subvention de l’Institut Jane Goodall. Ensuite, nous avions acheté une serre qui a été installée en arrière de l’école. Plusieurs recherches ont été effectuées concernant les tisanes, les laitues et les fines herbes, qui sont faciles à cultiver, puis un baril de récupération d’eau de pluie a été placé à côté de la serre.
Une fois par semaine, les élèves faisaient la récolte et donnaient les produits frais à des cuisines communautaires. En 2016, la serre est devenue temporairement inaccessible à cause de travaux d’aménagement de l’école. Mme Brianne Bond, enseignante de sciences en 3e secondaire, a pris la relève avec un projet de «potager» hydroponique, monté dans sa salle de classe. Les élèves y cultivent des tomates et des fines herbes qu’ils consomment parfois ensemble.
Puisque la subvention provient de l’Institut Jane Goodall, nous sommes devenus membres de son réseau d’écoles, et notre comité a choisi de communiquer avec l’Institut Zanner, une école au Congo qui, comme nous, essaie de «réanimer» le terrain autour de leur école. Nos jeunes ont choisi le Congo après avoir assisté à une Journée internationale de la paix à l’ONU, où ils ont entendu parler des défis importants qu’affrontent les jeunes Congolais. Depuis, on échange des trucs et astuces pour des projets de verdissement.
Retombées
Peu de temps après avoir planté les fleurs pollinisatrices, nous avons constaté une augmentation importante de la présence d’abeilles et de papillons. Pour le printemps, nous espérons voir les mêmes résultats, étant donné que sont des plantes vivaces. Nous avons également réussi à cultiver assez pour offrir des dons à la cuisine communautaire «On Rock», une fois par semaine.
« On Rock » dessert en moyenne 30 à 40 personnes par repas. Il nous en restait assez parfois pour faire des pique-niques avec les membres du comité étudiant. Le jardin hydroponique a également produit assez pour faire des salades quelques fois par mois. Quelques jeunes étaient étonnés de voir les fines herbes dans leur état naturel et ils étaient également agréablement surpris par leur fraîcheur. Ils ont beaucoup appris sur les bienfaits des plantes. Certains ont avoué n’avoir jamais eu l’occasion de faire pousser quoi que ce soit. Les élèves ont eu l’occasion de se familiariser avec les différentes variétés de fines herbes et ont appris à faire des salades. Une manière originale de leur apprendre la patience et le sens de responsabilité en s’occupant régulièrement des plantes.
Ceux qui s’occupaient du système hydroponique ont appris à maintenir et ajuster le débit d’eau et de nutriments. Finalement, nous avons acheté nos graines directement auprès des producteurs québécois qui ont participé à une foire au Jardin Botanique, alors on appuie l’économie locale.
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