Collège d’Anjou

Collège d’Anjou

Vente de pousses

 

Collège d’Anjou

Le Collège d’Anjou est une école secondaire mixte de la région de Montréal qui accueille quelque 700 élèves.

 

Objectif

Les préoccupations environnementales sont au cœur du cours de Science et technologie de l’environnement (STE) suivi par les élèves du profil scientifique de 4e secondaire du Collège d’Anjou. Soucieux de réduire l’empreinte écologique du Collège et d’intégrer diverses notions d’agriculture urbaine, les élèves du profil scientifique organisent une vente de pousses depuis trois ans. Ils reçoivent comme défi de faire pousser, à partir de graines, des fleurs, des légumes et de fines herbes. Selon leur choix, ce projet se réalise seul ou en équipe de deux ou trois élèves. Les dépenses que génère leur production et les gains qu’ils réalisent en vendant leurs pousses sont soigneusement comptabilisés. Les élèves ont comme objectif de vendre leurs pousses pour ne pas être déficitaires, mais ils sont encouragés à réaliser un maximum de profits puisqu’une partie de ceux-ci leur est remise au prorata du rendement de leur petite entreprise. À titre d’exemple, le projet a réalisé un profit de 3200 $ en 2016.

Pour rendre le projet encore plus tangible et pour permettre à un plus grand nombre d’élèves d’y être impliqués, nous avons voulu cette année bonifier le projet en alliant les élèves inscrits dans la concentration Entrepreneuriat. Nous voulions permettre à ces élèves d’expérimenter concrètement les différentes notions apprises concernant les études de marché, les techniques de vente et la publicité. Le projet devait donc encore plus rayonner à travers le Collège et la communauté, stimulant ainsi encore plus la motivation de tous les élèves impliqués. Ce projet permet aussi d’évaluer rigoureusement les compétences respectives des élèves des deux concentrations.

Description

En octobre, les enseignants de science et d’économie présentent à leurs élèves les critères d’évaluation et de réussite du projet. On souligne aux élèves scientifiques qu’ils sont entièrement responsables de la production des pousses. On explique aux élèves entrepreneurs qu’ils joueront un rôle de conseiller économique auprès des élèves scientifiques. Le Salon de l’emploi est un événement majeur qui les concerne et est annoncé pour décembre. Les élèves entrepreneurs doivent créer un kiosque et convaincre les élèves scientifiques de les choisir à titre de conseillers économiques pour la durée du projet.

Pour le Salon de l’emploi, les conseillers économiques créent le kiosque qu’ils veulent. Ils trouvent un nom pour leur compagnie de conseillers. Ils préparent une ébauche d’étude de marché pour présentation aux élèves scientifiques. Afin de bien cerner les besoins des élèves scientifiques, les conseillers économiques doivent faire preuve de flexibilité dans la proposition de leur étude de marché. Ces derniers doivent également présenter une publicité pour démontrer leur savoir-faire marketing. Tout est permis pour faire bonne impression, les élèves peuvent utiliser des objets promotionnels, des cartes professionnelles, des bonbons, cadeaux, etc. Ils doivent convaincre au moins une équipe d’élèves scientifiques de les sélectionner.

Les élèves scientifiques se préparent au salon en établissant leurs objectifs. On leur remet une liste de questions qu’ils peuvent poser aux différents conseillers économiques afin d’orienter leur choix. Les discussions et les négociations sont intenses. À la fin du salon, chacune des équipes scientifiques remet le nom des équipes de conseillers économiques avec lesquelles elle souhaite collaborer.

Les enseignants jumellent les équipes scientifiques avec les conseillers économiques souhaités. Les conseillers économiques apportent, à leur projet d’étude de marché, les modifications souhaitées par les élèves scientifiques, trouvent un échantillon de population et administrent leur étude de marché. En janvier, ils comptabilisent et analysent les résultats. Ils font des suggestions concernant, entre autres, le choix des pousses à produire.

Armées de ces recommandations, les équipes scientifiques commandent leurs semences. Ils commencent leurs semis au début mars. Ils veillent à obtenir la plus belle production. Certains conseillers participent aux démarches de production afin d’honorer leurs promesses.

En avril, les élèves scientifiques transplantent leurs pousses. Les conseillers économiques produisent une publicité. Les publicités sont regroupées en un document expédié aux parents et aux membres du personnel du Collège. Cette étape est également cruciale. Les élèves doivent fixer les prix de leurs pousses. Comment réaliser le maximum de profits tout en s’assurant que la production puisse être écoulée? Voilà toute une question. 

La vente a lieu en mai. Les stratégies de marketing ressortent. Les élèves mettent en valeur leurs pousses et les vendent. Les parents et amis viennent au Collège de 15 h à 17 h pour garnir leur jardin. On découvre des talents de vendeurs et de négociateurs.

 

Retombées

Nous sommes particulièrement fiers de notre projet, car il inclut les élèves de plusieurs concentrations. Il est plutôt rare de trouver un projet où les élèves avec un profil entrepreneurial s’associent aussi concrètement avec les élèves qui ont un profil scientifique. Il est d’autant plus exceptionnel que ces deux groupes d’élèves puissent réaliser un projet en commun en utilisant aussi bien les compétences de leur propre champ d’expertise. La complémentarité des deux groupes d’élèves impliqués permet d’atteindre une symbiose académique rarement égalée.

La vente de pousses existe depuis trois ans et le projet était auparavant entièrement piloté par les élèves du profil scientifique. En intégrant les élèves du profil entrepreneurial, le projet prend une tout autre dimension. On innove en ajoutant les études de marché et les stratégies marketing. Pour la première fois, le choix des plantes était basé sur des données tangibles. Les différentes sortes de pousses amoureusement cultivées répondent à un besoin clairement identifié. Elles devraient trouver preneurs. Et que dire de l’aspect publicitaire? Nous sommes maintenant à des années-lumière du simple carton publicitaire. Les publicités conçues par les élèves explosent de créativité. La visibilité de l’événement est décuplée.

À travers ce projet, les jeunes avec le profil entrepreneurial ont pu comprendre qu’un acte aussi commun que de démarrer des semis pouvait constituer une activité économique substantielle. Nous affectionnons particulièrement notre projet puisqu’il commence au début de l’année scolaire et atteint son apothéose à la fin de celle-ci. À l’ère où les jeunes veulent tout faire rapidement en un claquement de doigts, nos élèves réalisent qu’une profonde réflexion est d’abord essentielle pour bien établir les bases de ce projet.

Les sommes d’argent amassées lors de cette vente viennent entretenir un fonds dédié au développement durable du Collège. Une partie des recettes est aussi remise à Oxfam-Québec pour le développement d’un projet d’agriculture dans un pays sous-développé et la dernière part est redonnée aux élèves au prorata du rendement de leur entreprise pour les motiver. Que feront-ils avec les profits engendrés par leur entreprise florissante? Nous trouvons important de sensibiliser nos élèves aux bonnes initiatives sociales et environnementales qu’ils pourraient appuyer. On souhaite que nos élèves deviennent d’intègres scientifiques et des dirigeants d’entreprise socialement impliqués.

Notre projet montre également des répercussions sur notre communauté, car nous sensibilisons et nous incitons les élèves, leurs parents et amis, les membres du personnel du Collège à utiliser nos pousses pour organiser leur potager et ainsi consommer des aliments sains et biologiques. Pas d’excuses pour les citadins, les bacs à réservoir d’eau fabriqués et vendus par les élèves leur permettent d’avoir un potager sur leur balcon.

 

C’est d’un point de vue académique que les retombées sont les plus intéressantes d’après nous. Les élèves des deux profils sortiront de ce projet avec des compétences pratiques très fortement reliées à leur domaine d’études respectif. Les élèves scientifiques auront davantage le pouce vert et les élèves entrepreneurs auront expérimenté les étapes d’organisation du début de vie d’une entreprise comme l’étude de marché, la présentation d’entreprise et les publicités. Les échanges de connaissances, l’entraide et les conflits qui surviennent tout au long du projet sont extrêmement formateurs. Ce projet constitue aussi une excellente occasion d’introspection quant à leur choix de carrière.

 

Skills

Posted on

juin 29, 2017